UNE TRANSITION ENERGETIQUE « à la bretonne », selon M. Dominique Ramard

Nous vous avions promis la réponse de Dominique RAMARD, Conseiller Régional Délégué à la Transition Energétique, suite au mail que lui avait adressé le Président de l’Association ADEVA, en réaction à un article d’Ouest-France du 9 février dernier, la voici.

Mais auparavant, nous ferons les commentaires suivants :

Une fois de plus, on peut constater que ceux qui sont en charge de faire passer en force la « transition énergétique » en Bretagne ont pris le parti d’être sourds aux plaintes et aux critiques qui montent de la population, et en particulier des associations de riverains et futurs riverains de parcs éoliens. Il faut dire que leur fonction en dépend !

On peut voir aussi qu’on mélange astucieusement l’éolien à des modes de production d’électricité qui peuvent paraître plus « vertueux » (bien, que, là aussi, ça reste à vérifier, ces modes de production étant générateurs de CO2 et de pollution), comme le bois, la biomasse, etc.

Interpellé sur la leçon que nous devrions tirer du désastre écologique de la production électrique allemande, M. Dominique RAMARD refuse « d’aller chercher des conclusions trop rapides chez qui que ce soit ». Mais les erreurs des uns, ne doivent-elles pas éclairer les autres, pour qu’ils ne les commettent pas ? Ont-ils consciemment et volontairement décidé de nous envoyer tous dans le mur avec eux ???

Quand il s’agit de motiver le refus du nucléaire (qui, pourtant fournit la majeure partie de notre consommation électrique, et sans presque émettre de CO2), on sait bien aller chercher des leçons à Fukushima, mais sans dire en quoi précisément cet exemple nippon devrait justifier le refus du nucléaire. La Bretagne est-elle soumise au risque de tsunami ? Il faut dire que nous étions précurseurs, avec la centrale de Brennilis.

Par ailleurs, il nous faudra investir dans les réseaux, selon notre Conseiller : en effet, pour canaliser toute cette production électrique éolienne intermittente, dangereuse pour les réseaux, il faudra construire d’énormes transformateurs, d’une surface de 4 ha (tel celui qui se trame du côté de Tinténiac-Québriac (35), après avoir été rejeté par la commune voisine de La Chapelle-aux-Filtzméens) et multiplier les lignes à haute tension.

Nous, ici, en Bretagne, c’est « une plus grande autonomie énergétique » qu’on nous promet. En attendant l’autonomie politique, l’indépendance tout court ? On peut toujours jouer sur ce désir d’indépendance. On est d’ailleurs déjà bien engagés sur la voie de l’indépendance, puisque M. Dominique RAMARD (parle-t-il couramment le Breton ?), dans sa signature, nous apprend qu’en Breton, Conseiller Régional Délégué à la Transition Energétique se dit « Kuzulier-rannvro dileuriet evit an treuzkemm energiezh ». N’hésitez pas à lui écrire, au Kuzul-rannvro Breizh, en mettant sur l’enveloppe l’adresse en Breton, comme le faisaient les autonomistes dans les années 70 pour embêter l’administration des PTT.

Cela fait des siècles qu’on se moque de la Bretagne. On aurait pu arrêter, mais non, ça continue. Et de plus belle, car il y a de l’argent à y gagner. Pour certains.

Nous, ici, en Bretagne, ce qu’on nous promet, de façon générale, c’est « une transition énergétique à la bretonne », ce sont les mots de M. RAMARD. Désolée, Monsieur, mais nous avons de bonnes raisons de nous méfier de cette cuisine-là, qui fait dans le régional pour mieux tromper son monde.

M. RAMARD aime-t-il la Bretagne et ses habitants autant qu’il le prétend, pour avoir accepté de participer, en haut lieu, là où tout se décide, au massacre de ses paysages et à la détérioration du cadre de vie de ses habitants, de leur santé, physique et psychique, à l’appauvrissement de son économie locale, au profit de sociétés internationales ? 

Voici donc la réponse de M. RAMARD à M. PRIOU, Président de l’Association ADEVA (les mots et expressions mis en gras l’ont été par nos soins, et non par l’auteur de ce mail) :

Bonsoir Monsieur,

Sachez que je ne méprise pas mes électeurs et encore moins mes concitoyens, car je me considère comme redevable devant tous les habitants de ma région. Vous ne me connaissez pas, vous ne savez pas comment j’agis dans ma commune ou pour ma région. Si je n’avais pas répondu à votre premier message, c’est que le ton qui y était employé n’appelait pas selon moi une demande de réponse. Vous me traitez de menteur : je vous laissais libre de vos propos et en restais là, ne cherchant pas à vous répondre, nos analyses me paraissant trop éloignées.

Puisque vous me demandez de réagir à vos courriers, je peux vous assurer que le continuerais (sic) à respecter le mandat qui m’a été donné en décembre 2015 pour engager une transition énergétique « à la bretonne », et je mène ce travail sans aller chercher des comparaisons trop rapides chez qui que ce soit. En Bretagne, la transition énergétique se fera :

  • en maîtrisant la consommation des énergies : nous agissons en direction de l’habitat (Rénov’Habitat Bretagne), et de l’industrie, de l’agriculture…
  • en développant les énergies renouvelables, pour sortir de notre dépendance aux énergies fossiles et nucléaires (la Bretagne refuse cette énergie polluante et dangereuse depuis bientôt 40 ans et le Conseil Régional a réaffirmé son opposition à l’implantation de centrales nucléaires en 2011, suite à l’accident de Fukushima).

L’avenir énergétique de la Bretagne passe donc par la valorisation des énergies présentes sur son territoire : le vent (à terre et en mer), le bois, les autres ressources organiques pour produire du biogaz, les courants marins, le soleil…

  • en sécurisant notre approvisionnement énergétique : cela passe par des investissements dans les infrastructures de réseau et leur pilotage, de plus en plus avec les techniques numériques.

La Bretagne a les moyens et la volonté d’assumer sa transition énergétique : elle le fera en comptant sur elle-même et sur tous les Bretons qui, au quotidien, agissent pour une plus grande autonomie énergétique, c’est-à-dire une transition décidée et mise en oeuvre en Bretagne, dans les territoires.

Sincères salutations.

Dominique RAMARD

Conseiller régional délégué à la transition énergétique

Kuzulier-rannvro dileuriet evit an treuzkemm energiezh

Conseil Régional de Bretagne – Kuzul-rannvro Breizh

283 Avenue/bali Patton CS 21101

35711 Rennes : Roazhon

Tel./ Pgz : 02.99.27.13.44

Fax. Plr : 02.99.27.15.44

Autrefois, les Bretonnes vendaient leurs cheveux contre un mouchoir ou autre colifichet. Cheveux qui servaient à faire des perruques pour les dames de Paris. Elles vendaient aussi leurs dents, dents qui servaient à faire des « prothèses » pour les dames de Paris. Aujourd’hui, comme hier, nous vendons tout ce que nous avons de plus beau. Qu’aurons-nous en échange ?

La boutique du marchand de cheveux dans le Morbihan

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