Loïk Le Floch-Prigent était à Dinan le 11 octobre pour une réunion-débat : « Quelles énergies pour la Bretagne de demain ? »

Par Avel ar Follentez, association non favorable à l’éolien.

Ce sont 220 personnes qui sont venues assister, le 11 octobre dernier, à la réunion publique qui s’est tenue à la salle du cinéma Emeraude à Dinan (22), sur le thème « Quelles énergies pour la Bretagne de demain ? ».

Le discours de Loïk Le Floch-Prigent a été un discours de bon sens, montrant que nous avions tout ce qu’il fallait avec le nucléaire, l’hydro-électrique et le gaz. Les énergies renouvelables, imposées par des écologistes puissants, ne sont pas adaptées à notre pays. Elles sont inefficaces car intermittentes et inopérantes la plupart du temps, lorsque l’on a besoin de couvrir les pics de consommation (en hiver en particulier, où il y a peu de vent). 

Particulièrement coûteuses (produites hors de France, qui plus est, par l’Allemagne, en particulier Siemens, ou les pays scandinaves), les éoliennes sont abandonnées dans plusieurs pays à cause de leur inefficacité et d’une maintenance compliquée (en mer) et coûteuse. 

Les circuits de distribution perturbent le réseau actuel et ne sont pas du tout adaptés aux territoires où les éoliennes sont implantées, car les électrons distribués dans le réseau peuvent aller très loin. Par exemple, les éoliennes de la baie de Saint-Brieuc ou d’Erquy-Cap Fréhel produiront des électrons qui pourront alimenter les réseaux des pays européens, sans concerner forcément les territoires bretons. 

Loïk Le Floch-Prigent a par ailleurs rappelé avec beaucoup de bon sens qu’une soixantaine d’espèces pour lesquelles le préfet a signé des dérogations sont menacées en baie de Saint-Brieuc, pour une technologie qui n’est absolument pas vitale en termes énergétiques.

Fait incroyable, depuis les mesures de la COP 21 la part des énergies fossiles en Europe, qui était de 23%, est passée à 27 %, preuve que les mesures drastiques pour réduire les émissions de CO2 produisent les effets inverses, du fait que les besoins en énergie augmentent et que des pays comme l’Allemagne ouvrent, à nouveau, des centrales à charbon.

Les délires des prix sur l’énergie mettent en danger les entreprises, dont certaines partent hors Europe pour produire dans des pays où les soucis d’empreinte carbone sont moindres.

Loïk Le Floch-Prigent a insisté aussi sur le fait que l’énergie est vitale pour l’économie et l’industrie, et qu’il faut être autonome avec un coût énergétique bas, en permanence disponible (gros point faible des énergies renouvelables).

Le conférencier a précisé qu’il n’était pas contre les énergies renouvelables parfois adaptées à des situations locales particulières. Mais le stockage des électrons n’est à ce jour pas réalisable, et l’éolien ne permet pas d’avoir une disponibilité immédiate lors des pics de consommation, contrairement à d’autres énergies (et comme l’hydro-électrique par exemple).

Il a insisté aussi sur le fait qu’une nouvelle technologie pour produire de l’électricité, même si elle est scientifiquement confirmée, peut ne pas aller plus loin simplement parce que la production industrielle qui suit demandera un produit technique fiable (les coupures électriques peuvent être catastrophiques pour la production) et peu coûteux pour rester compétitif dans l’économie mondiale.

Pour Loïk Le Floch-Prigent, notre système bureaucratique, géré par des personnes connaissant mal les aspects scientifiques était devenu un organisme de contrôle et de lenteur perturbant en particulier la maintenance des centrales nucléaires… Il a d’ailleurs fait le triste constat que les centrales à neutrons rapides (phénix et Superphénix), prêtes à fonctionner en France, avaient été mises à l’écart sous la pression électorale des écologistes. Les ingénieurs français, à la pointe de cette technologie révolutionnaire, sont partis en Russie et en Chine pour développer ailleurs ce type de centrale capable de fournir une véritable autonomie énergétique.

Bref un conférencier de qualité, ancré dans la réalité de l’entreprise responsable dans un monde en pleine évolution. Notre industrie souffre actuellement, et les mesures prises aujourd’hui vont à l’encontre des intérêts du pays.