Eoliennes : qui enferme qui ?

 

Photo éoliennes et maisons www.stop-eolien02.fr
Photo éoliennes et maisons http://www.stop-eolien02.fr

A la Médiathèque de TINTENIAC (35), s’est tenue, jusqu’au 4 octobre 2017, une exposition de photos sur le thème du « Dérèglement climatique ». Les photos avaient été prises par des élèves du Lycée Abbé Pierre, de Tinténiac, et étaient présentées avec un petit carton sur lequel était indiqué le nom de l’auteur de la photo, et une ou deux petites phrases de commentaire.

On avait fait malin, alarmiste ou poétique, selon l’inspiration du moment… et selon l’avis du professeur, sans doute.

Nous avons cherché une photo d’éoliennes, en vain, dans un premier temps. Il y avait des photos de vaches qui vous regardent avec leurs gros yeux ronds, de fumées qui sortent de cheminées d’usine (faut-il tuer toutes les vaches, qui contribueraient au fameux « dérèglement » ? le secteur de la Bretagne Romantique est un secteur agricole : pourquoi stigmatiser ainsi les agriculteurs ? Quant aux usines d’où sortent des nuages de fumée noire, il n’y en a pas beaucoup par ici). Mais les éoliennes ne peuvent pas être bien loin, quand il est question de « Dérèglement climatique ». Sous une forme ou sous une autre, il faut qu’elles pointent le bout de leurs pales.

Et effectivement, les éoliennes étaient bien présentes à cette exposition, mais pour les prendre en photo, on avait pris un chemin détourné, on les avait représentées « en creux », en quelque sorte : pour parler des éoliennes on avait visé leurs opposants… ! Malin, non ?

La photo représentait le haut de la grille d’une propriété située à l’entrée de Tinténiac, à un endroit où les propriétaires des lieux auront vue sur les parcs éoliens de Tinténiac-Dingé et de Québriac, si ces projets ont le malheur de se réaliser un jour. Pas d’accord pour subir ces nuisances visuelles et sonores, les propriétaires de cette maison avaient installé, sur la grille de leur propriété, une banderole qui disait ‘Non aux éoliennes », banderole qui était restée en place pendant toute la durée des deux enquêtes publiques et un peu au-delà.

Nous ne représenterons pas ici cette photo. Par égards pour le jeune photographe. Mais il suffit de dire que la photo de l’exposition représentait donc cette banderole fixée à la grille. Le photographe en herbe avait jugé bon de modifier la photo en y appliquant un filtre d’un gris bien sombre. Et sur l’étiquette à côté, il avait écrit le petit commentaire suivant : « Opposants aux éoliennes, ils enferment notre paradis ».

Que faut-il comprendre ? Une banderole qui dit non = des opposants. Une grille = enfermement. Jusque là, on comprend.

Mais… qui enferme qui ?

Selon le jeune photographe, ce serait les opposants aux éoliennes qui enfermeraient… quel paradis ? Le paradis que serait notre pays s’il était envahi d’éoliennes ??? Ainsi, en luttant contre les projets éoliens fous, les opposants chercheraient à empêcher notre pays de devenir ce paradis qu’il sera quand il sera envahi d’éoliennes ?

Plusieurs fois, sur ce blog, nous avons eu l’occasion de dénoncer le lavage de cerveau que l’on fait subir aux élèves, dans les établissements scolaires, pour les amener à accepter l’éolien.  Mais là, on atteint des sommets dans la suggestion, dans le subliminal !

Ici, on veut même leur faire croire que l’éolien libère le citoyen ! Et le pire, c’est qu’ils finissent par y croire. Ils sont mûrs, les enfants, les jeunes, pour l’acceptation de l’éolien. Ils ne broncheront même pas si un jour un fou encore plus fou que les autres évoque la possibilité d’enfermer les opposants dans des goulags…

Tout ceci est tellement absurde, qu’on perdrait son temps à commenter plus avant ces malheureux mots : « Opposants aux éoliennes, ils enferment notre paradis »‘. Il faut juste rappeler qu’il existe des endroits où les maisons et leurs habitants sont encerclés par les éoliennes. Et il y en aura de plus en plus, si on ne lutte pas. L’enfermement, ces habitants, ils connaissent. Et pourtant, ils n’ont commis aucun crime pour justifier cette privation de liberté. Ils ont perdu la liberté de jouir d’un paysage ouvert, d’apprécier les nuits étoilées, à cause des clignotements nocturnes des éoliennes. Ces machines, à 500 mètres de leur maison, sont omniprésentes, envahissantes, écrasantes. Elles prennent toute la place. Sur le sol, en l’air, et dans l’esprit des habitants. Une nouvelle colonisation. Comme me l’a dit l’année dernière un voisin d’éoliennes, à qui je disais qu’il avait un beau jardin : « Mon jardin ? J’évite de le regarder, quand je sors de chez moi, pour ne pas voir les éoliennes en face. D’ailleurs, je l’entretiens de moins en moins, mon jardin. Plus envie… »

De ce qu’il en restait encore, de ce jardin, on pouvait deviner qu’il avait été un vrai petit paradis… avant l’installation des éoliennes.

AMLM

Photo éoliennes et maisons à Vauxcéré Le Courrier Picard 26.09.17 Deux des machines autorisées
Photo éoliennes et maisons à Vauxcéré Le Courrier Picard 26.09.17 Deux des machines autorisées