Zéro virgule six pour cent

Au détour d’un journal télévisé, ou lors du petit reportage sur les énergies renouvelables qu’on nous y sert régulièrement, illustré par des éoliennes qui tournent derrière de jeunes et beaux techniciens style gendre idéal, portant casque de chantier et l’air content d’avoir trouvé ce job qui a le vent en poupe (et qui est si bien payé), ou alors un maire de commune rurale exposant, l’air naïf et ravi à la fois, que ces machines vont rapporter des milliers d’euros au budget de sa commune, on entend souvent cette affirmation que « les énergies renouvelables » (sous-entendu l’éolien, en majeure partie, puisque ce sont des éoliennes qu’on voit à l’écran) représenteraient 20 % de l’électricité consommée en France.

Le téléspectateur qui réfléchit un peu et ne croit pas tout ce qu’il voit et entend à la télé, reste perplexe. Le doute s’installe en lui, mais il ne sait pas où aller chercher les chiffres réels. Rassurons-le, il n’a pas besoin d’aller bien loin de son canapé : il lui suffit de ressortir sa dernière facture EDF, et, s’il ne l’a pas jetée à la poubelle, de regarder la feuille intitulée « LA LETTRE EDF et MOI » jointe à chaque facture.

Au verso de cette feuille, tout en bas, et écrit en tout petit, il peut voir les chiffres réels de l’origine de l’électricité vendue par EDF. Il s’agit des chiffres de 2015 (sans doute faudra-t-il attendre la première facture de 2018 pour avoir ceux de 2016…). Mais l’augmentation des constructions de parcs éoliens sur le territoire de notre beau pays, bien qu’importante, ne permet pas de penser a priori que les performances de l’éolien seront bien meilleures en 2016.

Voyons plutôt.

ORIGINE DE L'ELECTRICITE VENDUE PAR EDF

Pour l’année 2015, l’électricité vendue par EDF se compose de :

89,7 % nucléaire

 6,9 % renouvelable, dont 6,3 % d’origine hydraulique, soit donc 0,6 % provenant de l’éolien et du photovoltaïque (pour 7 000 éoliennes installées et   quelques centaines d’hectares de panneaux photovoltaïques)

1,5 % charbon

0,8 % gaz

1,1 % fioul

Ce n’est pas nous, c’est EDF qui le dit. Et qui l’écrit !

Sous prétexte de diminuer nos rejets de CO2 (alors que 96,6 % de notre électricité n’en produit pratiquement pas), on nous impose une « transition énergétique » ruineuse.

Nous avons là la preuve de la totale inutilité de l’industrie éolienne. Et ceci malgré les subventions astronomiques accordées aux promoteurs éoliens sur le dos de l’abonné EDF (celui-là même qui constate, effaré, la réalité des chiffres, et est obligé de se rasseoir immédiatement dans son canapé pour se remettre de ses émotions), puisque, in fine, c’est lui qui paie, par l’impôt, et par la CSPE, taxe qui lui est facturée par EDF et qui ne cesse d’augmenter.

Combien de dizaines de milliers d’éoliennes faudra-t-il installer en France pour arriver, disons à 1 %, pour rester modeste ? Cela vaut-il la peine de subir le massacre de nos paysages, la dégradation du cadre de vie des riverains, et de ruiner l’économie du pays pour de si piètres performances ?

Si nous, les citoyens de base, nous sommes capables de voir clair, de réfléchir et de raisonner sur la question des performance de la production éolienne, pourquoi ceux qui nous gouvernent, nos prétendues élites, ne le peuvent-ils pas ?

Peut-être parce qu’ils choisissent de fermer les yeux, et parce que leurs oreilles bourdonnent sans cesse du bruit des injonctions, des menaces et des promesses fallacieuses des lobbys de l’éolien et du bétonnage.

POUR BLOG VENT DE BRETAGNE ROMANTIQUE MONTAGE DE VB
Montage Véro LB

Et au train où vont les choses, ce n’est pas près de changer, hélas !

AMLM

UNE NOUVELLE TENDANCE : LA RAVE-PARTY AU PIED DES EOLIENNES !

Depuis deux ou trois ans, une nouvelle tendance a vu le jour : la rave-party organisée au pied des éoliennes. On dit une free party, aujourd’hui, parait-il.

FREE PARTY A SOULVACHE PHOTO OUEST-FRANCE
Free party à Soulvache, photo Ouest-France

Les effets de l’ecstasy et autres stupéfiants prisés des raveurs, se seraient-ils émoussés ? Qu’à cela ne tienne, se dandiner sur les boum-boum-boum sous des éoliennes de 150 mètres de haut, en regardant vers les pales qui tournent au-dessus, apporte des sensations sans égales, si l’on en croit les participants à ces rave-parties, qui durent tout un week-end. A Soulvache (44), le week-end du 8-9 avril 2017, a eu lieu une fête de ce genre, au pied d’une éolienne, et les participants se sont « éclatés », si l’on en croit ce qu’ils ont déclaré à Ouest-France.

http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/soulvache-44660/une-free-party-soulvache-aux-pieds-des-eoliennes-4917966

« Parmi les teuffeurs croisés sur place, Brendan explique qu’une free party au pied des éoliennes, ça donne un spectacle visuel « magique ». Et une de ses potes, Maëlla, ajoute : « Tu danses, et à un moment, quand tu lèves la tête, tu fais : ‘waouh !’

Les habitants de Soulvache, eux, n’ont pu que subir…

Au caractère insolite du lieu s’ajoute le sentiment de flirter avec le danger. Les panneaux installés au pied des éoliennes sont bien clairs à ce sujet, il n’est pas prudent de rester sous ces machines. Mais c’est pour cela qu’ils sont venus, les teuffeurs, et de bien loin, parfois, pour braver le danger, et braver la loi, aussi. Le danger de chutes de pales et d’électrocution, s’il est réel, reste aléatoire, cependant. Et pour ce qui est de la loi, il faut dire que l’exploit qui consiste à la braver est minime : la tolérance à l’égard des nuisances sonores causées par ces fêtes bruyantes semble de mise, de la part de nos élus régionaux ou nationaux. Et les gendarmes, ont-ils ordre de fermer les yeux… et les oreilles ?

Les riverains des parcs éoliens, eux, déjà gênés jour et nuit par les très basses fréquences générées continuellement par les éoliennes, voient se rajouter les infrasons et autres nuisances sonores émanant des murs de son des rave-parties, et ceci pendant des week-ends qui devraient normalement leur permettre de se reposer des fatigues de la semaine.

C’est ce qu’ont dû supporter les habitants de Soulvache, un petit bourg situé à la limite de la Loire-Atlantique et de l’Ille-et-Vilaine, le week-end du 8-9 avril dernier.

Une habitante de Soulvache nous a écrit pour nous raconter son vécu :

« Une amie m’ayant écrit, pensant que nous nous étions ressourcés par ce beau soleil, voici ce que je lui ai répondu, quant à cette nuit du 8 au 9 avril 2017.

Pour ce qui est du ressourcement, on se remet d’une rave-party qui a eu lieu sous les éoliennes de Soulvache, à 1 700 mètres de la maison.

Il parait pourtant que les éoliennes sont loin des habitations, et que cela ne gêne donc personne, à part quelque mécontents (toujours grincheux ?). « Quelques mécontents », ce sont les mots d’un article de Ouest-France, qui a interrogé les participants à la rave-party, mais aucun habitant de la commune. Dès lors qu’il s’agit d’éoliennes, celles-ci sont toujours magnifiées. Ouest-France perd-il alors tout sens de l’éthique et des responsabilités ? … sauf dans quelques rares cas, pour justifier d’un regard « impartial »…

J’étais bien heureuse de quitter la maison dimanche matin, car les boum-boum-boum continuaient. Lorsque nous avons ouvert la fenêtre de la chambre, ce matin-là, j’ai vu des oiseaux qui étaient comme ivres, désorientés. Je me demande combien sont morts ; les vibrations étaient très fortes. Du côté Nord, nous avons vu un merle qui avait totalement perdu le Nord ! Il n’était plus du tout en état de jouer les merles moqueurs !

Nous-mêmes, nous avions du mal à penser. Nous étions comme assommés, fonctionnant au ralenti. Hier soir, dimanche, même si nous étions très fatigués, nous reculions l’heure d’aller dormir, car le corps a enregistré le stress. Je dois dire que je n’ai pas été très opérante dans la journée, par chance un dimanche. Compréhensive, ma famille m’a laissée faire une sieste…

Ce matin, M. m’a dit qu’une voisine à elle, une dame de 80 ans environ, l’a appelée plusieurs fois au téléphone pendant le week-end. Elle se sentait mal. M. n’a vu les messages que ce matin. Elle est allée voir la dame, dont la maison se situe en hauteur, dans un hameau sur la commune voisine de Teillay (Ille-et-Vilaine), à environ 800 mètres seulement des éoliennes de Souvache. Le bruit et les vibrations devaient être très forts. La dame a caché un oeil avec sa main et a dit : « Là, je ne te vois plus ». Auparavant, elle voyait des deux yeux. Elle se sentait encore très mal. Elle était très déstabilisée. M. a appelé le médecin.

Dans la nuit, je m’étais moi-même interrogée sur les effets que pouvaient avoir, sur les organes du corps, ces vibrations agressives.

Il est très probable que les infrasons ont fragilisé mes oreilles. Depuis que nous avons des éoliennes à Soulvache, j’ai remarqué que je supporte de moins en moins les bruits de VMC et de vieilles chaufferies. Mais là, après un week-end bruyant, j’ai plus qu’une gêne. Ce n’est pas aigu, mais c’est un inconfort pénible, incessant, aujourd’hui. L’un se rajoute à l’autre. Cela devrait disparaître, je l’espère, mais est-ce là vivre dans un environnement sain, comme nous en avons le droit selon la Loi ?

Dans la nuit de samedi à dimanche, à 4 H 45 du matin, j’ai appelé la Gendarmerie de Châteaubriant. Je suis tombée sur celle de Nantes. A 2 heures environ, nous avions fini par nous endormir, mais à 4 H 30, nous avions été réveillés. Notre ami J-L, qui ne dormait pas et déambulait dans la rue, nous a dit avoir remarqué, à ce moment-là, une augmentation impressionnante du son, qui était pourtant déjà très fort. La réponse du gendarme a été celle-ci : « Oui, il y a une rave-party sous les éoliennes. Le maire a été prévenu, il y est ». A ma réflexion que cela arrive tout de même souvent, le gendarme a répondu : « C’est normal, il y a de l’espace ».

Comment ne pas songer que les autorités sont à l’origine de ce positionnement ? Jamais un gendarme ne se le permettrait. Et jamais les organisateurs de raves ne pourraient aboutir, sans une tolérance de fait !

Que peut un maire, seul face à 400 personnes ?

Pourquoi laisse-t-on les populations rurales, dont beaucoup sont vulnérables, subir une telle violence, alors que cela dépasse les bornes pour des gens ordinaires ? Ne peut-on attendre des élus départementaux, régionaux et nationaux, qu’ils prennent leurs responsabilités et ne laissent pas le maire seul face à une situation ingérable ?

Conclusion : nous, les gens de la commune, si nous allons sous les éoliennes, nous aurons des problèmes. C’est interdit. Mais si 400 personnes viennent y « faire la fête » en portant atteinte au bien-être et à la santé des habitants, êtres humains ou animaux, c’est tout-à-fait normal. Ils ont même droit à une interview dans Ouest-France, qui attire la sympathie sur eux, et le ridicule sur nous !

Il faut que les gens sachent ce qui se passe dans les campagnes : nous sommes considérés comme des citoyens de seconde zone et traités comme tels. Je n’aurais jamais pu imaginer un tel renversement des valeurs dans lesquelles j’ai été élevée, qui disaient : ma liberté s’arrête où commence celle des autres. Le fameux « vivre ensemble » dont on nous parle sans arrêt commence par là, non ?

Le monde urbain a-t-il oublié que la campagne est une nécessité pour lui aussi ? Les gens doivent savoir ce qui se passe à deux pas de chez eux.

Et si des éoliennes doivent être installées près de chez vous, n’oubliez pas : elles sont devenues des pistes de danse pour les rave-parties. Une nuisance n’arrive jamais seule, une dégradation en entraîne une autre.

Les élus locaux devraient y réfléchir à deux fois.

Je vous souhaite un beau printemps.

Thérèse Le Guernic

Ecrit le lundi 10 avril 2017

Lien vers article sur l’inauguration du parc éolien de Souvache :

http://www.leclaireurdechateaubriant.fr/2015/07/23/parc-eolien-ils-ne-sont-pas-contentset-le-font-savoir/

Et il n’y a pas qu’en Loire-Atlantique ! C’est dans toute la France que les éoliennes attirent les teufeurs !

http://www.ladepeche.fr/article/2017/05/29/2583423-rave-le-vent-de-colere-des-riverains.html